Ce mardi 21 novembre 2023 nous avons rendez-vous avec les élèves du BPREA (le Brevet Professionnel de Responsable d’Entreprise Agricole) du lycée agricole de Saint-Gaudens en Haute-Garonne pour visiter le GAEC de Birol, à Pamiers, en Ariège.
Le GAEC compte 150 ha de SAU (Surface Agricole Utile), 60 vaches laitières et 4,5 UTH (personnes à temps plein). Il utilise, entre autre matériaux, des copeaux de miscanthus de MSO en litière. C’est Christian Lavigne, un des associés, qui nous accueille avec une grande gentillesse et nous explique toutes les subtilités techniques et philosophiques de leur exploitation. Le GAEC produit du lait de vache depuis 4 générations. Il est situé aux portes de Pamiers, la plus grande ville d’Ariège, au plus prés des consommateurs… et des habitations!
L’adaptation de l’exploitation à sa situation périurbaine
C’est cette situation particulière péri-urbaine et le soucis de préserver les habitants de la nuisance des produits chimiques, de fournir un cadre paysager agréable aux visiteurs, et de valoriser leurs produits sur la ferme en vente directe, qui les a conduit à repenser certains principes de leur exploitation :
- Adoption des principes de l’agriculture de conservation des sols (semis direct, méteils, …)
- Conversion à l’agriculture biologique
- Plantation de 5ha d’agroforesterie autour des bâtiments
- Passage de 0 jours de pâturage à 120 jours de pâturage par an
- Transformation de 20% du lait produit sur la ferme en fromages et yaourts
- Création d’un magasin de vente directe à la ferme
Les litières utilisées pour les vaches
Pour la litière des vaches, ils utilisent de leur paille, des copeaux de bois récupérés des déchets d’élagage, et des copeaux de miscanthus.
Le miscanthus est une litière particulièrement absorbante, ils épandent 15 cm sous les vaches et le remuent tous les jours à l’aide d’un petit tracteur et d’un cultivateur. A raison d’un chargement de 6-7m² par vache, cette technique permet d’aérer les copeaux, les faire sécher, et éviter qu’ils ne chauffent. Ainsi ils peuvent garder les copeaux jusqu’à 2 mois sans curer au printemps et à l’automne, et 3 mois en été. A titre de comparaison, avec les copeaux de bois, beaucoup moins absorbants, ils doivent remuer aussi tous les jours, mais curent au bout de 15 jours. Avec de la paille ils curent une fois par semaine, sinon les vaches peuvent développer des mammites.
Les éleveurs et les clients du magasin à la ferme ont constaté que quand les vaches étaient sur miscanthus, il y avait beaucoup moins d’odeurs de fumier autour des bâtiments. Cela est un vrai plus pour la vente sur place.
Epandage et valeur fertilisante du fumier de miscanthus
En terme de valeur fertilisante, des analyses comparatives ont été faites par la Chambre d’agriculture de l’Ariège sur 3 fumiers de bois, paille et miscanthus sortant du GAEC de Birol. Le fumier de miscanthus a les meilleurs valeurs, avec un taux d’azote et de matière organique (mais aussi de P2O5, K2O, CAO, MgO) plus élevés que sur les 2 autres fumiers, ainsi que le rapport C/N le plus équilibré (14,9). En terme d’épandage dans les champs, c’est un fumier très fin, qui s’épand facilement. Avec un épandeur de 12 à 14 tonnes, on fait 1 ha, alors qu’avec du fumier de paille, il faut 2 épandeurs.
Pour le GAEC de Birol le passage à l’Agriculture Biologique et maintenant à la Haute Valeur Environnementale ne leur a pas permis d’augmenter leurs prix de vente, mais de baisser leurs charges, en remplaçant les engrais chimiques par 25 t/ha/an de copeaux de bois, de fumier de paille et de miscanthus.